Debora Senn-Kupferschmid 13 juin 1942-7 juillet 2006
Le 5 août dernier, une foule d’amis de Debora se sont retrouvés dans l’église allemande de Morat pour entourer sa famille lors d’un service religieux à sa mémoire. Lorsque Debora, au cours de sa douloureuse maladie, a senti que son temps ici-bas allait s’achever, elle a souhaité un culte de reconnaissance, accompagné de musique : ce fut du chant et un quatuor de Haendel.
Le message de son mari ainsi que les paroles du pasteur furent très émouvants. Tous deux ont mentionné qu’après son école normale à Thoune et ses trois ans d’enseignement à Stechelberg elle a pendant dix ans donné le meilleur d’elle-même en s’engageant de manière totalement désintéressée à Caux et dans d’autres endroits avec le Réarmement moral (Initiatives et Changement). Le pasteur a dit à quel point cela l’avait impressionné et il lancé un défi à l’assistance en disant : « Et nous, où en sommes-nous ? Que faisons-nous pour que le monde devienne différent ? »
Quelqu’un a raconté qu’elle avait connu Debora enfant, lorsqu’elle était venue avec ses deux sœurs à Caux, où son père remettait en état les installations de chauffage.
Nous sommes nombreux à avoir fait connaissance de Debora dans la cuisine de Caux, où elle dirigeait son équipe avec beaucoup de cœur et de sollicitude, et où elle devint une excellente cuisinière. Lors de notre dernière visite au Lindenhofspital, le jour de son anniversaire, elle a échangé avec Ruth Dallas-Mathys le souvenir des longues heures passées ensemble à étudier des recettes. Elle ne faisait jamais rien à moitié.
Je me rappelle aussi à quel point la question du Jura lui tenait à cœur. J’ai le souvenir d’une réunion à Hilterfingen, chez les Kupferschmid, entre des Bernois de l’Oberland et des séparatistes jurassiens, où Debora suscitait avec délicatesse la compréhension des Bernois pour ce qui tenait à cœur aux Jurassiens.
Quand Debora avait du temps libre, elle jouait du violon, et c’est ainsi qu’après ces années à Caux, la musique devint sa vocation.
On a pu lire dans le « Freiburger Nachrichten » qu’après avoir obtenu son diplôme de professeur de violon à l’âge de 40 ans, elle s’était installée en 1983 à Morat, où aux côtés de Walter Senn elle a passé les années les plus heureuses de sa vie (…). La musique en groupe lui tenait particulièrement à cœur, et c’est pourquoi elle avait créé, il y a 16 ans, un orchestre avec ses élèves, les « archini murtensi ». Le succès de cet ensemble à Morat et dans les environs l’a poussé vers des réalisations toujours plus importantes. L’automne passé, la fondation Elsner a attribué à Debora le prix de la culture pour son engagement remarquable en faveur de la musique (…). Elle l’a accepté avec joie et reconnaissance.
Pour beaucoup de gens Debora a été une femme remarquable, rayonnante et chaleureuse. Sa personnalité les a marqués durablement, et pas seulement dans le domaine de la musique.
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