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Reine Anne de Roumanie

Anne de Roumanie, princesse franco-danoise, mariée à Michael de Roumanie

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La reine Anne de Roumanie, princesse franco-danoise issue d'une maison royale italienne déchue et mariée à un roi roumain déchu, est décédée à l'âge de 92 ans. La reine s'est éteinte le 1er août dans un hôpital suisse avec quatre de ses cinq filles à ses côtés, tandis qu'un communiqué publié par la maison royale indiquait que son mari de 95 ans, le roi Michael, avait été à ses côtés chaque jour de la semaine écoulée. Cousine au second degré du prince Philip, duc d'Édimbourg (le père de Philip et la mère d'Anne étaient cousins germains), la reine Anne a mené une vie haute en couleurs, portée par son indépendance et sa décontraction. Née sous le nom de princesse Anne de Bourbon-Parme en 1923, elle descendait de la maison régnante du duché italien dissous de Parme et, par sa mère danoise, elle était étroitement liée aux rois du Danemark. Pourtant, dès son plus jeune âge, elle est exposée à une vie résolument non royale. Échappant à l'invasion de la France par les nazis et fuyant vers les États-Unis, la famille Bourbon-Parme rejoint le monde du travail. Anne est même employée pendant un certain temps dans un grand magasin Macy's. Lorsque ses frères retournent en Europe et rejoignent les armées alliées, elle supplie ses parents de lui donner la possibilité de participer à l'effort. C'est ce qu'elle fait en tant qu'ambulancière, et le gouvernement français lui décerne la Croix de guerre à la fin de la guerre.

Contrairement à la plupart des membres de sa famille royale, Anne a connu une vie plus ou moins normale, puisqu'elle a dû travailler pour gagner sa vie et servir dans les forces armées. C'est cette différence qui a sans doute renforcé son attrait lorsqu'elle a été présentée à son futur mari, le roi Michel de Roumanie, lors du mariage royal de la princesse Elizabeth d'Angleterre et du prince Philip en novembre 1947. Elle accepte de l'épouser peu de temps après, mais lorsque le couple se revoit en 1948, les choses ont radicalement changé. Michael perd son trône le 30 décembre 1947 lorsque le parti communiste le force à abdiquer en faveur d'une république socialiste. L'abdication de Michael ayant déjà gâché leurs projets de mariage, le jeune couple se heurte à un autre obstacle lorsque le pape refuse d'accorder une dispense pour qu'Anne, catholique, puisse épouser son roi orthodoxe. Finalement, Anne défie l'église et épouse le roi Michael lors d'une cérémonie orthodoxe organisée au palais royal d'Athènes, en Grèce. Installés en Suisse, ils élèvent cinq filles : Margareta, Elena, Sofia, Irina et Maria. Le roi Michael a plusieurs emplois, la reine Anne emmène les enfants à l'école et, à toutes fins utiles, les membres de la famille royale en exil semblent décidés à mener une vie d'exil tranquille et permanente.

L'effondrement du régime de Nicolae Ceausescu et la fin du régime communiste en Roumanie en 1989 ont fait échouer ces plans. Pour la première fois depuis leur mariage, la presse internationale fait appel au roi Michael et à la reine Anne. Comme ce fut le cas pour d'autres monarques déchus d'Europe de l'Est, l'idée d'une restauration royale en Roumanie après 1989 ne semblait pas totalement impossible. Peu habituée aux feux de la rampe, Anne saisit néanmoins l'occasion d'offrir ses services au peuple roumain de toutes les manières possibles. Pour une femme qui a porté le titre de Sa Majesté la Reine de Roumanie par courtoisie pendant quarante-quatre ans, ce n'est qu'en 1992 qu'elle pose effectivement le pied sur le sol roumain. Son mari avait été interdit de séjour l'année précédente après que sa visite ait suscité un tollé parmi les citoyens de Bucarest, ce qui n'a pas enchanté le gouvernement en place. Les incursions discrètes de la reine Anne dans son "pays natal", ainsi que les fréquentes visites de ses filles, ont été présentées comme des efforts humanitaires et n'ont servi qu'à attirer les membres de la famille royale, exilés depuis longtemps, vers une population encore brisée par les brutales dictatures communistes. En 1997, les restrictions d'entrée du roi Michael en Roumanie sont levées et le couple royal s'y rend de plus en plus régulièrement. Leurs voyages répétés ont conduit le gouvernement roumain à prendre la mesure sans précédent d'offrir les palais vacants à la famille pour qu'elle les occupe à nouveau. Michael et Anne ont choisi d'utiliser le palais Elisabeta à Bucarest comme base lorsqu'ils étaient dans le pays. Depuis lors, ils se sont rendus dans le pays à l'occasion de vacances, d'événements officiels et de célébrations familiales, comme leur soixantième anniversaire de mariage en 2008. La dernière visite médiatisée de la reine Anne en Roumanie a eu lieu pour le 90e anniversaire du roi en 2011, mais sa santé de plus en plus fragile l'a retenue en Suisse.

Dans un portrait du roi Michael et de la reine Anne publié en 1990, l'auteur Peter Kurth relate l'apparition d'Anne lors d'un service religieux à Genève auquel assistaient de nombreux émigrés roumains. Lorsqu'un adolescent roumain abattu pendant la révolution de 1989 a été amené à l'église, la reine Anne s'est approchée du jeune homme et lui a tenu la main, bien qu'elle ne parle pas un mot de roumain. Cet événement est caractéristique de sa franchise, certains diront même de sa fougue ; il est facile de comprendre pourquoi un personnage aussi sérieux et attaché à son devoir que le roi Michel a trouvé en cette femme son partenaire idéal. Elle n'a peut-être pas suscité l'amour indéfectible du peuple roumain comme l'a fait la grand-mère de son mari, la flamboyante et légendaire reine Marie, aux jours les plus sombres de la Première Guerre mondiale, mais pour un pays qui luttait pour retrouver son identité, Sa Majesté la reine Anne était un symbole tranquille d'espoir et de dignité. L'effet de sa mort sur son mari reste à voir, mais on peut supposer que, de santé fragile, il ne tiendra pas beaucoup plus longtemps sans le soutien, la force et l'assurance qu'il a reçus pendant les soixante-huit années où ils ont vécu ensemble. Que Sa Majesté repose en paix, sachant que, quel que soit l'avenir de son mari et de ses enfants, son dévouement à leur égard et à l'égard du peuple roumain, dont elle a été séparée pendant tant de décennies, ne sera pas oublié.

https://aboutroyalty.blogspot.com/2016/08/tribute-to-her-majesty-queen-…;

Année de naissance
1923
Année de la mort
2016
Profession
Nationalité
Romania
Pays de résidence principal
Switzerland
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1923
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