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Frida Nef (1908-1999)

Avis de décès Zig Zag 1999-09

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« Un sens à la vie », c'est le titre du livre où Frida raconte son expérience de vie. Un sens à la vie, c'est ce que nous cherchons tous. C'était ce que je recherchais désespérément lors de mes vingt ans. C'est à ce moment que j'ai rencontré Frida. Elle venait de quitter sa place dans un foyer pour collégiens où elle travaillait comme cuisinière et femme de chambre. Le soir, elle recevait dans sa petite chambre des jeunes filles suisses allemandes en place à Lausanne qui venait lui raconter leurs difficultés.

Par sa foi simple et réelle, Frida les aidait à reprendre courage. Riche de cette expérience, elle avait loué un grand appartement où elle était prête à accueillir des jeunes filles de Lausanne et d'ailleurs de toutes professions et de tous milieux. Je fus une des quatre premières qui se joignirent à elle - non sans trembler pour notre précieuse indépendance! Quinze jours après, nous étions douze, et plus tard, nous déménagions dans une maison qui pouvait accueillir une trentaine de jeunes filles. Nous décidâmes ensemble de donner le nom de « Grande Aventure» à notre communauté.

Cette expérience fut menée entièrement dans la foi: Frida n'avait ni ressources, ni diplômes, elle n'avait jamais fait d'études, et c'était la guerre. Dans cette aventure, elle entraîna beaucoup d'amis qui l'aidèrent de multiples façons. Une jeune étudiante d'alors m'a dit récemment: « Ce qui me stupéfiait, c'était de voir que Frida attendait tout de Dieu, même pour les choses les plus simples de la vie quotidienne. »

En effet, tout besoin était sujet de prière, tout exaucement sujet de reconnaissance. Une révélation pour cette jeune fille croyante qui n'avait jamais pensé que Dieu pouvait s'occuper de nous dans les détails. Quant à moi, je me posais mille questions sur la vie, je voulais tout comprendre et m'enfermais dans mes problèmes. Alors Frida me disait: «Tu penses seulement avec ta tête, pense aussi avec ton cœur. » Miracle aussi que d'arriver à faire vivre ensemble une trentaine de jeunes filles de milieux et de caractères divers - vendeuses, étudiantes, secrétaires, repasseuses et j'en passe. Beaucoup de Suisses allemandes ont aussi fait partie de la «Grande Aventure». Là, pas de R6sti Graben! Tout n'était pas toujours facile.

Certaines se souviennent de ces soirées du samedi où nous avions l' occasion d'exprimer « tout ce que nous avions sur le cœur» comme disait Frida, de régler nos éventuels conflits, de faire le point, de partager nos expériences. Frida ne cherchait pas à nous imposer ses convictions, simplement elle les vivait.

Souvent, elle nous disait: «Sentez-vous tout à fait libres!» Surtout, elle savait écouter, écouter les autres, écouter Dieu. Jamais on ne se sentait jugé par elle. Lorsque la maison du Réarmement moral à Caux ouvrit ses portes pour les premières rencontres internationales, en 1946, Frida sentit qu'elle devait se joindre à ceux qui voulaient offrir à un monde dévasté par la guerre un lieu où les ennemis d'hier pourraient s'engager sur un chemin de réconciliation.

Elle décida donc de remettre la « Grande Aventure» en d'autres mains. Ce fut une décision coûteuse, douloureuse. Pour nous aussi qui lui devions tant. Par la suite, plusieurs d'entre nous en vinrent à prendre la même décision. A Caux, elle ouvrit son cœur à des gens du monde entier, tout en s'investissant dans la grande cuisine de la maison et dans la pâtisserie qu'elle contribua à rénover. Dans ce cadre du Réarmement moral, elle voyagea. Elle se fit de nouveaux amis en Inde, en Angleterre, en Amérique, en Turquie. Elle qui, petite fille pauvre, refusait d'apprendre la géographie à l'école: « A quoi bon? disait-elle, je ne pourrai quand même jamais voyager. »

Je termine par une citation tirée de la dernière page de son livre : « Si j'ai pu vivre tant de choses, je ne mérite rien. C'est à Celui qui m'a tout donné et qui m'a merveilleusement guidée que je dis merci et rends honneur. » Petite fête commémorative à St Gall Ursula Wolfer Le 14 juillet quelques dames de St Gall et des environs se réunirent chez moi. Nous voulions encore une fois penser à Frida, entendre parler de l'enterrement, échanger des expériences et rappeler des souvenirs.

Frida, toujours très fidèle, avait régulièrement rendu visite à des parents et des amis en Suisse orientale. Ce fut une joie particulière que Madame Merz, la nièce de Frida, puisse également participer à la rencontre. Elle exprima les remerciements de la famille, destinés à tous ceux qui aimaient Frida, qui lui avaient rendu visite et qui l'avaient soutenue. La même reconnaissance s'adresse aussi à tous ceux qui ont assisté au service funèbre. Elle nous dit que le vœu de Frida d'être enterrée dans le « Jardin du souvenir» (tombe commune) à Lausanne serait respecté. La famille a aussi décidé d'ajouter le nom de Frida sur la plaque de l'urne de sa sœur, Mina Weiss, qui se trouve dans le columbarium de Flawil. Nous avons ainsi passé de belles heures ensemble agrémentées, il va sans dire, de musique appenzelloise.

Artikkelspråk

Deutsch

Artikkeltype
Artikkelår
1999
Publiseringstillatelse
Accordé
Publiseringstillatelse refererer til rettighetene til FANW til å publisere hele teksten til denne artikkelen på denne nettsiden.
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