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Les compulsions qui nous animent

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L'apprivoisement de nos compulsions est la voie de la croissance spirituelle

Il y a près de 20 ans, j'ai écrit un petit livret intitulé The Sound of Silence (Le son du silence), qui peut être téléchargé à partir de ce site web ici. Il est né d'une conférence que j'ai donnée à Bangalore, en Inde, en 2001, devant un public d'hommes d'affaires. Elle portait sur le thème de l'inspiration à l'ère de l'information. "À l'ère de l'information, la véritable inspiration vient dans les moments de réflexion silencieuse", ai-je dit et écrit. Un collègue s'est tourné vers moi et m'a dit : "Tu devrais l'imprimer". Il en est aujourd'hui à sa huitième impression.

Comment savoir si la "véritable inspiration" que nous pensons recevoir est constructive ? Car les compulsions qui nous animent sont trop facilement corruptrices. Pour se prémunir contre cela, le fondateur d'I&C, Frank Buchman, a suggéré que nous mesurions notre pensée et la conduite de notre vie à la lumière de normes morales absolues : l'honnêteté, la pureté (du cœur et des motifs), le désintéressement et l'amour (pour les gens, la planète et les générations futures).

Ces normes résument parfaitement les enseignements du Christ dans le Sermon sur la montagne. Buchman nous a encouragés à lire les Écritures - nos livres saints issus de nos différentes traditions religieuses - tous les jours. Il s'agit là d'une bonne contrainte.

Tout ce qui ne correspondait pas aux quatre normes morales était probablement corrupteur. Comme le dirait Buchman, la séquence mélancolique est "le regard, la pensée, la fascination et la chute". Nous ne pouvons pas toujours éviter ce que nous voyons. Mais nous pouvons couper le lien entre le regard, la pensée et la fascination.

En outre, nous devrions présenter des excuses si nécessaire et réparer les torts causés, dans un esprit de restitution. En d'autres termes, réparer ce qui est mal. L'expérience peut être libératrice.

Mais je suis également conscient qu'en tant que septuagénaire, mes tentations et mes compromis moraux ne deviennent ni plus faciles, ni moins importants. Il y aura toujours des tentations. Mais nous ne devons pas les laisser nous entraîner dans le péché.

Les signes de danger se manifestent lorsque je suis fatigué ou lorsque je ne pense qu'à mes propres besoins au lieu de m'occuper de ma famille, de mes amis et de ceux qui m'entourent, et de prier pour eux.

Quelles sont nos compulsions ? Manger trop, ou simplement manger de façon malsaine ? Des dépenses excessives ? Des habitudes corrompues ? L'accès facile à la pornographie en ligne ? La colère ? La critique des autres, au lieu de l'appréciation et de l'esprit de service ? On a dit de feu la reine Élisabeth II qu'elle avait un sens profond du devoir de servir son peuple. C'était pour elle une obligation impérieuse.

Nous avons peut-être tous besoin de lutter contre les aspects négatifs de notre propre nature humaine. Dans son livre Super Infinite, l'auteur et membre d'Oxford Katherine Rundell parle de la lutte du poète John Donne entre le charnel et le spirituel dans sa vie. Nous nous souvenons de lui pour ses célèbres lignes : "Aucun homme n'est une île, tout entière à elle-même ; chaque homme est un morceau du continent, une partie du continent principal... ; la mort de n'importe quel homme me diminue, parce que je suis impliqué dans l'humanité, et donc je n'envoie jamais savoir pour qui sonne le glas ; il sonne pour toi".

Rundell écrit que "ce sont des mots glorieux. Si nous pouvions y croire, elles bouleverseraient le monde. Ils présentent notre interconnexion non pas comme un fardeau mais comme un grand projet : nos vies entrelacées ne tirent leur sens que les unes des autres".

Pourtant, Donne pouvait écrire, bien plus tôt, la plus fructueuse des poésies d'amour qui choquerait même les lecteurs d'aujourd'hui et nous ferait rougir.

Nous changeons, nous grandissons, et dans le cas de Donne, il l'a fait pour devenir un ecclésiastique et le doyen de la cathédrale Saint-Paul. Sa vie illustre notre interdépendance.

Apprivoiser nos compulsions est la voie de la croissance spirituelle, de la croissance de notre caractère, comme ce fut le cas pour Donne. En ce qui me concerne, c'est une lutte que je choisis d'engager résolument et à laquelle je consacre mon énergie. Contrairement à Mick Jagger, nous pouvons tous être satisfaits. Et si je n'y parviens pas ? Il y a toujours le pardon d'un Dieu miséricordieux et aimant.

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