Anne-Marie Tate est née au Maroc, ou elle a vécu jusqu’à l’âge de 18 ans. Ses parents, Rousselle, et son frère aîné s’y étaient installés en 1927, dans la petite ville frontalière de l’Algérie, Oujda. Son père, ingénieur topographe, y a travaillé pour les services du cadastre au Maroc jusqu’en 1962.
C’est grâce aux amis que la famille Rousselle s’est faits en Suisse, M. et Mme Furer, que le Réarmement moral est entré dans leur vie, d’abord en 1947, un an après l’ouverture de Caux, alors que les premiers Allemands ont été autorisés à sortir de leur pays. Ses parents ont été très touchés par leur présence en même temps que celle d’une député socialiste française, Irène Laure. Quant à Anne-Marie, elle est venue à Caux pour la première fois, en 1954. Elle a été frappée par la joie de vivre des jeunes avec lesquels elle s’est liée, et dont une en particulier a joué un rôle décisif dans sa vie en l’introduisant à la pratique de l’écoute intérieure et de la référence aux valeurs d’honnêteté, pureté, désintéressement de soi et amour. Elle n’avait pas encore 18 ans. Sa mère était décédée et son père s’était remarié.
A l’invitation de cette famille suisse, Anne-Marie revint en Suisse l’année suivante, elle suivit les cours d’une école de secrétariat et ne voulant pas retourner chez son père et sa belle-mère, elle trouva du travail à Lausanne, comme secrétaire chez un agent de change à la bourse de Bourse de New York. Elle retrouvait ses amies de Caux régulièrement, et au bout de quatre ans accepta la proposition de démissionner de son emploi pour rejoindre de façon permanente les équipes du Réarmement moral.
Au sein des équipes du Réarmement moral elle fit la connaissance d’Alain Tate. Alain Tate avait connu lui-même le Réarmement moral à Londres en 1950. Mais il se sentait appelé à rentrer en France et à s’identifier totalement avec la France, au point qu’il avait renoncé à sa nationalité britannique. Engagé par l’American Express, il y fit l’expérience des luttes syndicales, puis au fil de ses promotions, se vit confier des agences de l’American Express dans les bases militaires dans plusieurs régions en France. Alain démissionna pour se consacrer lui aussi au RAM. Alain et Anne-Marie se marièrent en 1970.
Exactement trois ans plus tard, ils se trouvèrent entrainés dans un engagement international, en particulier au Vietnam, au Laos et au Cambodge. Ils y ont noué des liens très étroits avec des citoyens de ces trois pays, des liens qui ont perduré toute leur vie. Puis ce furent les Etats-Unis, y retrouvant des membres des Vietnamiens notamment qui avaient fui le Vietnam après la prise de pouvoir des forces nord-vietnamiennes. Puis ce fut le Liban, engagé dans une guerre fratricide, de nouveau le Canada aux côtés de jeunes Asiatiques invités à présenter un spectacle, « Chant d’Asie », dans tout le pays, d’Ouest en Est, à l’invitation d’un comité de Chefs de Réserves amérindiennes.
Mais, restant fidèles à leur pays, Anne-Marie et Alain ont activement participé aux initiatives prises en France ou à partir de la France, comme aux efforts de combler le fossé séparant la population venant d’Afrique du Nord et les Français de souche.
Anne-Marie et Alain ont eu le bonheur de connaître 51 ans de mariage. Alain est décédé en 2021.
