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Dora Hahnloser (1910-1997)

Avis de décès Zig Zag 1998-02

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La vie de Dorli, telle qu'elle fut retracée par son fils Georg lors du service funèbre à l'Eglise Fraumünster de Zurich et la prédication du pasteur Jôrg Gutzwiller donne une image vivante et réelle de la personnalité de Dorli. La plupart d'entre nous avons connu Dorli dans des diverses étapes de sa vie et nous en gardons des souvenirs précis.

Je me permets par conséquent d'utiliser ces présentations pour faire ressortir certains aspects typiques de la vie de Dorli. Georg: "Les parents de Dorli étaient typiquement zurichois, c'est à dire protestants, s'adonnant au commerce et prospères. La tradition familiale de la mode et du sens des affaires devinrent aussi une des caractéristiques de Dorli. (...) Une solide énergie était une des marques de sa personnalité. Vinrent les difficiles années trente avec la grande crise économique. Le père tomba malade, Dorli travaillait avec sa chère mère et son frère aîné Otto dans l'entreprise familiale Gassmann à la Poste et Bahnhofstrasse. C'est ainsi qu'elle nous parlait souvent de ses courses avec la camionnette de service, des longs travaux de couture avec sa mère, des manies des dames gâtées de Zurich, habituées à s'habiller dans la maison de mode Gassmann.

Elle se souvenait aussi de ses voyages d'achats à Paris, des défilés de mode et des fournisseurs chez qui elle s'approvisionnait habilement. Les temps étaient durs. Il fallait bien réfléchir s'il convenait d'acheter une ou deux jupes de plus ou de moins.

En plein milieu de la deuxième guerre mondiale, en 41, elle épousa Robert Hahnloser, issu d'une famille de commerçants. Il était ingénieur et jeune capitaine dans l'armée.( ...) Pendant les années de la guerre son mari bien-aimé passa une bonne partie de son temps en service actif, comme d'ailleurs des centaines de milliers d'autres Suisses. C'est dans cette période que nous, leurs quatre enfants, sommes venus au monde, Ruedi, moi, Ueli, sagement tous les deux ans et enfin Thomi aux cheveux roux en 1949. (...) Dora et Robert rencontrèrent le groupe d'Oxford avec son fondateur, l'Américain Frank Buchman au milieu des années trente déjà. Cette rencontre eut un impact certain pour l'avenir de chacun d'eux. Avec leurs amis, les jeunes couples suisses Hélène et Philippe Mottu et Emmy et Erich Peyer, ils prirent l'initiative, après la guerre, de créer le centre du Réarmement moral à Caux, au-dessus du magnifique paysage du lac Léman. (...)

Ils firent cela par conviction que la Suisse, restée en dehors de la guerre, devait fournir une contribution particulière à la reconstruction de l'Europe et à la réunion des peuples." A ce sujet, pasteur Jôrg Gutzwiller s'exprima ainsi: "En fondant Caux avec des compagnons de lutte, il ne s'agissait pas pour eux d'une organisation. En hommes d'affaires avisés, ils saisirent tous deux la possibilité de mettre en pratique, sur un plan global l'amour du prochain qui peut changer le cours de l'histoire, vivant de manière efficace le pardon et en favorisant la paix. Ils devinrent ainsi des pionniers, dont l'action est encore ressentie aujourd'hui. A l'heure où l'on rappelle que nos dirigeants ont besoin d'une vision, eux en avaient une. A l'heure où l'on souligne avec insistance le besoin pour la société de valeurs éthiques pour assurer sa continuité, eux se sont engagés à suivre des critères moraux. A l'heure où l'on écrit que l'on a besoin d'une globalisation de l'amour solidaire du prochain, eux le démontraient de manière crédible au milieu du siècle déjà. "(...) Revenons à Georg: "Bien trop tôt, après neuf ans seulement de mariage, son mari, notre père, nous a quittés pour toujours au printemps 1950. Dorli se trouva seule avec quatre garçons. Thomi n'avait que six moïs. Son engagement spirituel intérieur envers des valeurs morales, sa foi vécue en profondeur et l'aide de nombreux amis, qui portent aujourd'hui le deuil avec nous, lui donnèrent la force de façonner sa vie et de poursuivre sa mission dans la famille et au service du Réarmement moral. Mais en réalité la mort précoce de son mari fut la croix de sa vie, qu'elle porta douloureusement jusqu'à la fin. (...)

Elle aimait le défi. La diversité de ses relations humaines, la famille, les amis, les turbulences du 20ème siècle, des jours de bonheur mais aussi de souffrance, l'effort et le combat pour des valeurs idéales, morales et spirituelles, l'appréciation, tout cela contribua à la richesse de sa vie. Cela lui permit de mûrir et de devenir une forte personnalité, d'où jaillissaient parfois des étincelles. Sa foi chrétienne était vraie et vécue." Parmi les nombreux messages parvenus de partout dans le monde, celui d'Inde résume bien ce que signifia avant tout à Caux mais aussi dans le monde l'activité de Dorli. "Elle était présente à Caux, été après été, et quelle présence! De combien de personnes n'a-t-elle pas pris soin et combien n'en a-t-elle pas inspirés? Elle représentait ce qu'il y avait de meilleur dans l'Europe d'après-guerre et parmi sa génération visionnaire et clairvoyante. En gracieuse hôtesse, elle recevait à Caux des rois, des chefs d'état et des gens de tous bords. Son rayonnement avait ce supplément de chaleur divine qui aidait les gens de toutes couleurs, races et classes à se sentir à la maison. Nombreux sont ceux parmi nous, en Inde, qui la voient encore recevant les délégués dans les salons accueillants et les beaux corridors, donnant le meilleur d'elle-même à chacun."

Langue de l'article

Français

Type d'article
Année de l'article
1998
Autorisation de publication
Accordé
L'autorisation de publication fait référence aux droits de la FANW de publier le texte complet de cet article sur ce site web.
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